Marco Pico ou une (trop) brève histoire du cinéma français. Ses quatre films, hélas oubliés du grand public, composent une parenthèse enchanteresse, sorte de jeu de funambule, en équilibre évanescent entre la comédie acerbe, ponctuée de douces absurdités et de ruptures réjouissantes, et la réalité sociale. Dix-neuf ans séparent Un nuage entre les dents (1974), son coup d’essai, de La Cavale des fous (1993), avant-dernier tour de piste du cinéaste. Deux films à contre-courant des modes mais bien de leur temps, un temps que Pico scrute avec malice. Ce franc-tireur politiquement impertinent s’intéresse à celles et ceux laissés hors du cadre. Dans Un nuage… , il met en scène deux journalistes à la rubrique « chiens écrasés », rétifs à l’autorité, dans un Paris livré à l’appétit destructeur des promoteurs immobiliers. Une capitale chaotique, métissée, avec ses ouvriers immigrés invisibilisés. Les « fous » de sa Cavale, satire mordante et burlesque du monde de la psychiatrie et de l’édition, le sont tout autant. Au générique de ces deux fantaisies graves, bonbons délicieusement acidulés, la fine fleur des acteurs de l’époque parmi lesquels Philippe Noiret, Michel Piccoli, Claude Piéplu et l’alter ego de Pico (également scénariste de « la Cavale ») Pierre Richard. Sans oublier – ô bonheur – la divine Edith Scob.
- L’Obs

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UN NUAGE ENTRE LES DENTS

Malisard est reporter et Prévot photographe. On les surnomme les Cowboys. Ensemble, ils sillonnent les rues de la capitale pour le quotidien Le Soir de Paris, à la recherche d’un scoop. Leur boulot, c’est toute leur vie, ils le pratiquent avec cynisme mais malgré tout avec un certain jusqu’au boutisme, un mépris du danger et un refus des préjugés. Presque une morale... Alors que Prévot vient de récupérer ses deux fils à l’école et qu’ils arrivent sur les lieux d’un cambriolage, les enfants s’éloignent et disparaissent. À la rédaction du Soir de Paris, on se dit qu’on tient là un bien beau fait divers. Et qu’il serait intéressant de faire monter la sauce…

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LA CAVALE DES FOUS

Henri Toussaint, ex-professeur au Collège de France, est interné en hôpital psychiatrique depuis 7 ans, après avoir tenté de tuer son épouse. Cette dernière est mourante et souhaite le revoir une dernière fois. C’est Bertrand Daumale, psychiatre, qui est chargé de le conduire. Mais un autre pensionnaire de l’asile, Angel, se glisse en cachette dans la voiture, et notre malheureux chauffeur se retrouve avec deux passagers incontrôlables sur les bras...