Information du : 25/01/2024

La Ferme des Bertrand : rencontres avec Gilles Perret et Marion Richoux

Depuis 2008, et Walter, retour en résistance, le cinéaste Gilles Perret nous fait le plaisir d'accompagner tous ses films dans les salles du réseau. Pour cette neuvième tournée bretonne, il nous présentera avec sa proche collaboratrice Marion Richoux leur dernier documentaire, le passionnant La Ferme des Bertrand qui nous raconte 50 ans d'une ferme familiale en Haute Savoie.

50 ans dans la vie d’une ferme… Haute Savoie, 1972 : la ferme des Bertrand, exploitation laitière d’une centaine de bêtes tenue par trois frères célibataires, est filmée pour la première fois. En voisin, le réalisateur Gilles Perret leur consacre en 1997 son premier film, alors que les trois agriculteurs sont en train de transmettre la ferme à leur neveu Patrick et sa femme Hélène. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, le réalisateur-voisin reprend la caméra pour accompagner Hélène qui, à son tour, va passer la main. A travers la parole et les gestes des personnes qui se sont succédé, le film dévoile des parcours de vie bouleversants où travail et transmission occupent une place centrale : une histoire à la fois intime, sociale et économique de notre monde paysan.

"En 1997, je voulais filmer les gens autrement que ce qui se faisait et ce que je faisais pour les actualités et les magazines, en prenant le temps, en étant vrai. Comme j’étais à l’aise avec une caméra, j’en ai emprunté une à une boîte de production avec laquelle je travaillais souvent. Je voulais filmer les Bertrand parce que je les trouvais formidables. Je les ai filmés sur un an, en 1997 donc, et cela a donné Trois frères pour une vie. C’était en toute méconnaissance car j’ignorais à l’époque ce qu’était un documentaire. Je n’avais aucune culture cinéphilique, dans le milieu dont je suis issu cela n’existait pas. Le film a été primé dans des festivals de films de montagne. Il a été montré dans la région, où il a marqué les gens. Mais c’est tout.

(...) Je continuais à penser que Trois frères pour une vie méritait une plus large diffusion. Or, Marc et Alex m’ont dit qu’Hélène allait bientôt prendre sa retraite, et qu’ils investissaient donc dans des robots de traite. Nous étions 25 ans après mon premier film avec eux, qui lui-même est arrivé 25 ans après celui de Marcel Trillat. C’était le moment de les filmer, avec l’idée d’utiliser ces deux anciens films. Je les ai filmés comme en 1997, c’est-à-dire de temps en temps, mais avec plus de facilité. D’abord matériellement, parce que maintenant j’ai une caméra, mais aussi dans l’approche. Ce n’est pas que c’était compliqué avec les oncles mais les jeunes avaient en tête Trois frères pour une vie, et ils
ont vite compris ma façon de faire. Ainsi, il leur arrivait de parler devant la caméra sans que j’aie besoin de leur poser de questions. En outre, je les connais depuis qu’ils sont nés. C’est plus facile pour moi d’aborder les questions intimes avec eux qu’avec les oncles, d’autant qu’en 1997, je n’avais que 28 ans."

- Gilles Perret, extraits du dossier de presse

"Avec ce film si personnel, peut-être son plus beau, Gilles Perret embrasse plus que jamais le singulier et l’universel pour transmettre la vérité pérenne du monde agricole (...) Un documentaire universel et bouleversant." Télérama

" Sans effets de manche dramaturgiques, la confrontation des époques procure une émotion simple et impose l’idée d’un cycle hors du monde, tout juste endolori par ceux qui, entre deux images, ont disparu. " Les Cahiers du cinéma

"Filmé avec une sobriété bienvenue, ce récit sensible autant qu'instructif est à la hauteur de ses personnages, de vrais héros du quotidien. Son envergure en fait un document précieux, voire irremplaçable, sur la vie paysanne en France entre les années 70 et nos jours". Positif

" Gilles Perret prend son sujet à bras-le-corps avec une simplicité qui est celle d’une rencontre et d’une transmission. Une naturalité spontanée s’établit entre le spectateur et cette famille de trois frères et une belle-sœur agriculteurs. " France info culture

" La réussite de la Ferme des Bertrand tient à un dispositif qui entrelace trois époques et trois régimes d’images : celles tournées par Gilles Perret en 1999 et en 2022 et celles, en noir et blanc, réalisées en 1972 par le journaliste Marcel Trillat pour un reportage télévisé. " L’Humanité

" Émotion garantie dans ce petit bijou qui tient sa vedette, André, profil paysan et star malgré lui. " L’Obs

"La Ferme des Bertrand nous fait renouer avec une réalité qu’on a trop tendance à oublier : ce sont les agriculteurs qui nous nourrissent. On saisit d’autant mieux leurs revendications actuelles, dont les enjeux sautent aux yeux dans le film : une vraie réussite (...) Un documentaire unique et très éclairant" Le Parisien

" La sortie de La Ferme des Bertrand est datée depuis longtemps, bien avant la crise agricole et la colère des paysans qui secouent la France. À rebours des raccourcis et des reportages sensationnalistes, des péroraisons et récupérations politiques, le documentaire de Gilles Perret éclaire de façon bouleversante cinquante ans d'histoire paysanne. " Le Figaro

" Une réussite et une belle illustration de la transmission familiale que l’on pourrait qualifier de « feel good » documentaire. " àVoir-àLire

"Ce magnifique film atteint des sommets d’émotion" - Trois Couleurs

" Que ce soit par des images empruntées, ou filmées par lui-même, Gilles Perret bâtit un film-somme sur trois générations d’une famille d’agriculteurs franc-comtois. Beau, touchant et profondément humain, "La Ferme des Bertrand" est un bijou de documentaire. " Les Fiches du cinéma

" Une œuvre d'intérêt public qui résonne fort avec l'actualité. " Ouest France

" En complétant les images de 1997 et 2022 avec des archives télévisées de 1972, le film offre une vision kaléidoscopique d’un métier encore trop peu mis en valeur, auquel Perret restitue toute son importance ainsi que son humanité, prenant ainsi le parti de montrer les purs moments de bonheur peuplant leur quotidien et pas uniquement les difficultés physiques et morales que celui-ci peut engendrer. " Première

" « Ceux qui sont partis ont eu raison », concède André en 1997, avec une pudeur bouleversante. Peut-on reprocher à Marc et Alex de choisir une agriculture soucieuse du paysage qui l’entoure mais mécanisée, mariée à l’industrie, une existence plus confortable et heureuse, famille et loisirs compris ? Homme de convictions sociales et écologistes, Gilles Perret ne le fait pas. Et nous non plus. " La Voix du nord

LA FERME DES BERTRAND

Un film de Gilles Perret
France - 2023 - 1h29

Dans la presse

LES RENCONTRES

LES INVITÉS :
GILLES PERRET ET
MARION RICHOUX

Gilles Perret est né en juin 1968 en Haute Savoie où il vit toujours. Fils d’ouvrier, il a fait des études d’ingénieur, a travaillé dans les usines de la vallée de l’Arve en Haute Savoie avant de se tourner un peu par hasard, puis par conviction, vers l’audiovisuel et le cinéma. Il est l'auteur de nombreux films documentaires et d'un long métrage de fiction qui mettent en avant les luttes sociales, le monde ouvrier ou, comme dans son dernier film, le monde paysan.

Après des études universitaires de Cinéma à la Sorbonne Nouvelle, Marion Richoux a travaillé en festival, dans la production et les archives cinématographiques. Elle collabore aux films de Gilles Perret depuis plusieurs années, a co-écrit avec lui son premier film de fiction Reprise en main, film dont elle a assuré par ailleurs la direction artistique, de la préparation à la postproduction. Elle a travaillé également à plusieurs projets impulsés par le réalisateur Bernard Favre, le producteur Fabrice Ferrari ou comme assistante réalisatrice sur le récent The Pod Generation.