Information du : 26/11/2024
Guérilla des FARC - Rencontres avec Pierre Carles
Après avoir accompagné dans les salles du réseau Cinéphare Volem rien foutre al Païs, Fin de concession et Opération Correa, Pierre Carles sera de retour du 21 au 24 janvier pour son nouveau film documentaire Guérilla des FARC, l'avenir a une histoire, incroyable plongée dans l'histoire et le devenir de ce mouvement armé colombien.
Retour sur 50 ans de vie de la guérilla colombienne. Des femmes et des hommes, qui ont pris les armes dans un contexte de profondes inégalités sociales et de violence politique, racontent leur vie de combattants et leur sortie du maquis, sans se renier. Depuis le début des négociations de paix en 2012, jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement progressiste en 2022, l’histoire d’un nouveau combat.
« Les hasards de la vie ont fait que j’ai vécu une partie de mon adolescence à Bogota, où ma mère, une institutrice française, fréquentait un cinéaste de gauche, Duni Kuzmanich, le premier cinéaste à avoir tourné un film sur les guérillas colombiennes des années 50 sans dénigrer celles-ci, en ne condamnant pas la lutte armée, au contraire.
Duni, mon beau-père, est mort en 2008, à Medellin, au plus fort de la confrontation entre l’État colombien et la guérilla des FARC. À son époque, la presse nationale et internationale présentait les guérilleros comme des « narcoterroristes », afin de les disqualifier. Cela a duré longtemps et aucun film n’a documenté sérieusement cette histoire de résistance armée s’étalant sur plus d’un demi-siècle. »
« Tout comme Duni a dédiabolisé les rebelles colombiens des années 50, alors taxés de bandidos, il m’a semblé utile de raconter l’histoire méconnue de ces femmes et hommes d’origine rurale, pour l’essentiel, ayant combattu les grands propriétaires terriens qui accaparent ou volent des terres, couverts par l’armée colombienne soutenue par les États-Unis. Duni ne pouvait pas imaginer que, peu de temps après sa mort, des négociations de paix verraient le jour entre le gouvernement colombien et les FARC, aboutissant au retour à la vie civile des rebelles, leur offrant la possibilité de poursuivre leur combat par la voie lé- gale. Il ne pouvait pas imaginer non plus que l’ex-guérillero du M19 Gustavo Petro arriverait au pouvoir en 2022, porté par un puissant mouvement social.
Dix ans (2012-2022) m’ont été nécessaires pour tourner ce film et pouvoir raconter à ce beau-père, à qui je dois tant, ce qu’il a « raté » depuis sa disparition, ce qui est source d’espoir et de… désespoir. Ce film est aussi une tentative de re- prendre le flambeau d’un certain cinéma engagé et de rendre hommage à deux réalisateurs Français, Bruno Muel et Jean-Pierre Sergent, qui avaient porté haut ce cinéma-là lorsqu’ils sont allés filmer les FARC à leurs débuts, en 1965. » Pierre Carles
" Des témoignages exceptionnels pour un film plein d’humanité. " Télérama
" Cette immersion sans contrepoint, sensible, engagée mais jamais militante, se révèle passionnante sur le plan historique. " L'Obs
" Mêlant récit familial et histoire collective, le cinéaste signe un documentaire émouvant et fouillé sur le parcours des combattants colombiens. " Libération
" Comme on donnerait des nouvelles à un défunt, Pierre Carles chronique les quinze dernières années des FARC, entre espoirs et désillusions. Au-delà des archives, il fait entendre des témoignages étonnants de franchise de quelques figures du mouvement, tels l’historique Miguel Pascuas et la Française, connue sous son pseudo, Nathalie Mistral. " Le Monde
" S’il interroge des figures éminentes des FARC, de Jesus Santrich à Miguel Pascuas, c’est lorsqu’il s’entretient avec les anonymes du maquis que Pierre Carles apporte un regard neuf : face à nous s’expriment des femmes et des hommes en pleine lutte sociale et paysanne, très loin de la vision binaire imposée jusqu’ici. " Première
"La question de la représentation des Farc et de l’accusation de narcoterrorisme reprise en boucle pendant des décennies par les médias a en partie noyé leur message et terni la légitimité de leur lutte. Pierre Carles tente de remettre les pendules à l’heure. À la sienne en tout cas. En proposant un contre-discours qui fait des Farc des combattants contre l’oligarchie et la prédation des richesses. " L'Humanité
" Il faut parfois s’accrocher pour suivre la chronologie, comprendre cette histoire qu’on connaît si mal, mais Pierre Carles nous fait rencontrer des personnages extraordinaires, telle Audrey la Française, alias Nathalie Mistral, quinze ans de maquis. Il soulève aussi des questions essentielles et universelles sur l’engagement, comment on le vit, comment il est vu (et discrédité). " La Voix du Nord
GUÉRILLA DES FARC,
L'AVENIR A UNE HISTOIRE
Un film de Pierre Carles
France – 2024 – 2h22
Soutien GNCR
L'INVITÉ :
PIERRE CARLES
Après des études d’animation socioculturelle et de journalisme, Pierre Carles travaille comme caméraman d’actualité avant de tourner ses premiers courts-métrages documentaires dans l’émission belgo-française Strip Tease. En 1998, il réalise Pas vu pas pris, un film de critique des médias, puis La Sociologie est un sport de combat (2001), un portrait du chercheur en sciences humaines Pierre Bourdieu. Depuis 25 ans, il a réalisé ou coréalisé une dizaine de longs-métrages, portant un regard critique sur le salariat, docu- mentant la décroissance, abordant la question du recours à la lutte armée, faisant découvrir la politique anti-FMI du président d’Équateur Rafael Correa… Il a également coréalisé des portraits de personnalités singulières comme le professeur Choron, le dessinateur utopiste Gébé ou l’improbable candidat à la Présidentielle Jean Lassalle. Il achève actuellement le montage de Who wants Georges Ibrahim Abdallah in jail ?, un film-enquête sur le scandale de l’incarcération pendant 40 ans, sur le sol français, d’un résistant communiste libanais devenu le plus ancien prisonnier de la guerre israélo-palestinienne
LES RENCONTRES
- mar 21 janvier à 20h30
Cinéma des familles, Groix
mer 22 à 20h30
L'Iris, Questembert
jeu 23 à 20h30
Le Dauphin, Plougonvelin
ven 24 à 20h00
Les Studios, Brest
avec Termaji