Information du : 04/01/2023
Grand Marin : Rencontres avec la réalisatrice et actrice Dinara Drukarova
Pour notre première tournée 2023 nous avons le plaisir de recevoir Dinara Drukarova, grande actrice découverte en 1990 dans Bouge pas, meurs, ressuscite qui viendra nous présenter son premier long métrage en tant que réalisatrice, Grand Marin, adaptation du roman éponyme de Catherine Poulain.
Lili a tout quitté pour partir au bout du monde réaliser son rêve : pêcher sur les mers du Nord. Elle persuade Ian, capitaine de chalutier, de lui donner sa chance et s'embarque sur le Rebel.
Solitaire et insaisissable, celle que l’on surnomme « moineau » est la seule femme de l’équipage. Mais sous une apparente fragilité Lili est déterminée à aller jusqu’au bout de sa quête et défendre sa liberté .
"Quand j’ai lu le livre (de Catherine Poulain) qui est une histoire autobiographique sur ses années de pêche en Alaska j’ai tout de suite senti que derrière cette histoire personnelle, se tramait l’histoire universelle d’un être qui cherche à s’échapper de sa vie d’avant pour aller vers l’inconnu. C’était pour moi, l'illustration parfaite de l’expression « larguer les amarres » et prendre le large. Partir en mer pour se confronter, connaitre ses limites, aller au plus loin de soi-même. Et pour une femme, entrer dans ce monde d’hommes, dans ce monde de la pêche et se faire une place, gagner le respect des autres et le respect de soi-même aussi.
(...) J’ai commencé par des stages de pêche. C’est un monde difficile d’accès, la porte pour y entrer est toute petite, parce que les pêcheurs ne veulent pas de « touristes » sur leur bateau. C’est un monde très fermé, leur travail est un travail à risque, et très physique. Enfin, c’est un monde d’hommes ; à quelques exceptions près, les femmes y sont très rares. Un ami armateur m’a introduite auprès d’un capitaine d’un chalutier à Boulogne-sur-Mer pour faire une sortie en mer avec des pêcheurs français. J’ai passé cinq jours dans une tempête, avec le mal de mer, pensant que j’allais mourir... J’avais mes règles, je ne pouvais pas me laver... Rien dans cet univers n’est adapté aux femmes. Pendant trois jours entiers, je suis restée dans la cale, allongée, misérable... Et puis un jour, le capitaine est venu me chercher. Il m’a sortie sur le pont, m’a donné à manger du riz froid. Je lui demandé pourquoi il n’était pas venu plus tôt. Il m’a répondu : « Tu voulais voir comment ça se passe, et ben voilà, t’as vu !"
"(...) Ce qui m’a attirée dans le livre de Catherine Poulain, c’est justement sa relation avec les hommes. Le film ne cesse d’interroger la manière qu’elle a de se positionner vis-à-vis de ce milieu, le regard qu’elle pose sur les hommes et celui qu’ils posent sur elle. Ce regard évolue. À un moment, passé les petites vannes sexistes, la méfiance, les hommes de son équipage l’acceptent pour ce qu’elle est et pour sa force de travail. Lili ne se sent pas obligée de surjouer la virilité, elle a simplement une forte personnalité et demande à être respectée. Ce film est un plaidoyer pour ne pas se laisser assigner par les étiquettes, les clichés sexistes, tenter de dépasser les jeux de rôles masculin/féminin que la société et notre culture, trop souvent, nous imposent. Lili va faire peu à peu sa place."
- Dinara Drukarova, Extraits du dossier de presse
" Dans un parfait équilibre entre réalisme et onirisme, cet hymne à la liberté est magnifié par le parti pris du cinémascope et la superbe lumière créée par le fidèle compagnon de route d’Aki Kaurismäki, Timo Salminen. " Ouest France
" Montage énergique, casting rugueux, lumière et décors loin des cartes postales, musique organique et onirique de Jean-Benoît Dunckel, cofondateur du groupe Air, réalisation qui relève de la prouesse physique et morale, "Grand Marin "transmet le grand souffle physique et métaphysique qui le porte, du début à la fin, et nous transporte longtemps après. " Culturopoing
"Une ode à la féminité, à la résilience et un hommage puissant aux métiers de la pêche. " àVoir-àLire
" Pas bavard mais prenant, « Grand Marin » est un film inspirant et d’une grande justesse sur une femme qui largue les amarres tout en s’accrochant à sa liberté." Le Parisien
" Pour évoquer le parcours hors du commun d’une femme mystérieuse et sa quête éperdue à bord d’un chalutier dont elle est la seule à connaître les raisons, Dinara Drukarova, en mer ou sur terre, joue la carte d'un réalisme scrupuleux, quasi documentaire, et tire le meilleur profit des somptueux décors naturels islandais qui abritent les péripéties d'une héroïne ne jurant que par la liberté et l'aventure. " Les Echos
"Une expérience physique et une attachante odyssée de poche, servie par son humilité et sa concision." Le Polyester
“ Une adaptation sans fioritures, crédible et allant à l’essentiel du roman éponyme de Catherine Poulain.” Cineuropa
" En adaptant le puissant roman de Catherine Poulain, l’actrice Dirana Drukarova signe avec sa première mise en scène une œuvre simple, sans esbroufe, dans ce décor septentrional et sauvage, âpre et brutal. " La Croix
" Pour son premier film derrière la caméra, l’actrice Dinara Drukarova réussit à la fois à restituer le caractère documentaire d’une campagne de pêche et à y insuffler du romanesque. " L'Obs
“Un bel écrin de lumière composé par le chef op’ de Kaurismäki, Timo Salminen.” Première
“GRAND MARIN est une belle promesse.” Le Bleu du Miroir
GRAND MARIN
Un film de et avec Dinara Drukarova
d'après le roman de Catherine Poulain
France / Islande - 2023 - 1h23
L'INVITÉE :
Dinara Drukarova
Dinara Anatolievna Drukarova fait ses débuts au cinéma à l’âge de douze ans dans It Was Near Sea en 1988. C’est avec Bouge pas, meurs, ressuscite de Vitali Kanevski qu’elle obtient un premier rôle particulièrement remarqué. Elle rejoint à nouveau le cinéaste russe et participe aux tournages d’Une vie indépendante puis du documentaire Nous, les enfants du XXe siècle.
En 1998, elle tourne dans Des monstres et des hommes par le jeune réalisateur soviétique Alekseï Balabanov. La comédienne décide alors de faire carrière en France. Elle fait une apparition dans Petites Coupures de Pascal Bonitzer et joue la même année dans Depuis qu'Otar est parti… de Julie Bertuccelli qui lui vaut de remporter le prix Michel-Simon et d'être nommée au César du meilleur espoir féminin. On l'a vu par la suite dans Marussia, Trois souvenirs de ma jeunesse, La Supplication ou encore la série Le Bureau des légendes.
Elle réalise en 2022 son premier long-métrage en tant que réalisatrice en adaptant le roman semi-autobiographique de Catherine Poulain.
LES RENCONTRES
- dimanche 5 février à 16h30
Cinéma des Familles, Groix
lundi 6 à 20h30
Le Kerfany, Moëlan sur Mer
mardi 7 à 20h45
Cinéma Le Club, Douarnenez
mercredi 8 à 20h00 :
Projection/ rencontre de Bouge pas, meurs, ressuscite
Salle audiovisuelle de Riantec
avec J'ai vu un documentaire
jeudi 9 à 20h30
CInéville, Concarneau
avec Grand Ecran