Un réalisateur, un acteur : un film et un spectateur ; une image et son impression sur la pellicule…. Le cinéma est affaire de reflet, de miroir et il n’est pas étonnant qu’un thème central, quelques soient les genres ou les pays, est la question du double. Ce cycle vous propose quatre films miroirs, trois tournant autour de la question de l’antagonisme entre deux personnages qui sont comme les faces d’une même pièce et un quatrième qui prend le contre-pied de cette image en explorant l’empathie qui peut naître de deux personnes que pourtant tout oppose.

L'INTERVENANT : FRÉDÉRIC MERCIER

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Frédéric Mercier est membre de la rédaction de Positif et Transfuge, membre du comité de sélection de la Semaine de la Critique et depuis 2017 chroniqueur hebdomadaire dans l'émission Le Cercle sur Canal +. Intervenant dans de nombreux bonus DVD, il enseigne aussi l'histoire du cinéma, l'analyse filmique et anime son propre ciné-club en banlieue parisienne. En 2016 paraît son premier ouvrage : Les Écrivains du 7ème art aux éditions Séguier. Cette année sort chez Marest le premier volume d’une somme consacrée au cinéaste Steven Soderbergh co-écrite avec Christophe Chabert.

LES FILMS

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QU'EST-IL ARRIVÉ A BABY JANE ?
Un film de Robert Aldrich – 1962 – 2h14
avec Bette Davis et Joan Crawford

« Le scénario, comme s’il était écrit sur mesure, permet au cinéaste de porter à leur quintessence des leitmotivs qui lui sont chers : conflit jusqu’au-boutiste de deux protagonistes, cloîtrés dans des intérieurs claustrophobiques; peinture acerbe du monde du cinéma et description des artifices de la popularité et de ses conséquences destructrices sur des êtres broyés par un système inhumain ; lutte impitoyable pour la survie, qui se fait ici lutte contre la vieillesse et l’oubli… Mais ici, Aldrich pousse ces thèmes jusqu’à l’excès, réalisant un véritable film d’horreur, traumatisant et grandiose, seulement modéré par une véritable compassion pour ses personnages et un récit ambivalent et anti-manichéen. » DVDClassik

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LE LIMIER
Un film de Joseph Leo Mankiewicz – 1972 – 2h18
avec Laurence Olivier et Michael Caine

«Fin de carrière en apothéose pour Joseph L. Mankiewicz, qui signe avec Le Limier un ultime chef-d’œuvre composant un condensé idéal de son œuvre. La pièce d’Anthony Shaffer (The Wicker Man), par son concept et sa dimension d’exercice de style, s’avère un écrin idéal pour illustrer la vision amère qu’avait Mankiewicz de ses semblables, certes présente dans toute sa filmographie mais tempérée jusque-là par un certain romantisme. Cette fois, l’intrigue, le cadre en huis clos et le duel entre deux uniques protagonistes apportent une épure, une noirceur mais aussi une virtuosité bien plus frontale. » DVDClassik

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DERSOU OUZALA
Un film d’Akira Kurosawa – 1975 – 2h22
avec Yuri Solomin et Aleksandr Pyatkov

« Dersou Ouzala c’est le plus touchant des hommes, un autochtone sibérien, chasseur de la taïga, que l’explorateur Arseniev, chargé en 1902 d’effectuer des relevés topographiques dans la région de l’Oussiri, va rencontrer au cours d’une expédition. Kurosawa, depuis toujours imprégné de la culture russe, bâtit son récit sur le respect et l’admiration qui lient deux hommes si différents. L’amitié dans ce film, c’est d’abord deux noms qui s’aiment et se répondent. Dès le début, dont l’idée est empruntée à L’Homme qui tua Liberty Valance de Ford, un homme parvient à retrouver la tombe d’un autre, juste pour prononcer doucement son nom : Dersou ». Critikat

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HITCHER
Un film de Robert Harmon – 1987 – 1h37
avec Rutger Hauer, C. Thomas Howell et Jennifer Jason Leigh

« Ce road movie sanglant et poussiéreux possède un nombre incroyable d’atouts, à commencer par sa distribution. Le jeune C. Thomas Howell (E.T., Outsiders) est confronté au diabolique Rutger Haue pour une course-poursuite qui n’a rien de répétitif. Hitcher, mésestimé à sa sortie, fait partie de ces films qui tiennent du miracle : un scénario simple et efficace, des situations crédibles et de haute tension, et une mise en scène très inspirée qui magnifie autant les grands espaces américains que les personnages. Un thriller sans concession qui flirte avec le slasher, où John Ryder, le serial stopper, ne serait ni plus ni moins qu’un boogeyman à visage découvert… » Split Scream

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SÉANCE BONUS : THE INFORMANT

Profitant de la sortie chez Marest de Steven Soderbergh vol. 1 : Les années analogiques de Christophe Chabert et Frédéric Mercier, nous vous proposons le jeudi soir en séance ouverte au public de (re)découvrir The Informant. La séance sera suivie d'une discussion avec Frédéric Mercier autour de l'oeuvre du plus insaisissable des cinéastes contemporains !

"Depuis son apparition fulgurante en 1989 avec son premier film, Sexe, mensonges et vidéo, Palme d’or à Cannes, Steven Soderbergh s’est placé au cœur de tous les enjeux esthétiques et industriels de son art.
Modèle pour un nouveau cinéma indépendant, styliste brillant au cœur du système hollywoodien, expérimentateur de formes radicales, pionnier du numérique comme outil de mise en scène mais aussi comme mode de diffusion, il a construit une œuvre dense, complexe et visionnaire dont la singularité et l’importance restaient encore à mesurer. Dans ce premier volume, de ses années de formation jusqu’à la révolution de Che, on assiste à l’ascension sinueuse de Soderbergh, ses succès et ses échecs, ses doutes et ses intuitions, mais aussi sa mue en chef opérateur, monteur et producteur de ses propres réalisations. Film après film, cette monographie fait le portrait d’un homme drôle, lucide et brillant, qui montre comment l’économie modifie la réalité, en inventant sa propre économie de cinéaste."