Information du : 21/12/2019
Formation : Filmer l'intime
Le 28 janvier nous proposons à nos adhérents une journée de formation autour de la question de "Filmer l'intime" animée par Nicolas Thévenin. Pendant une journée nous découvrirons des approches et des regards différents (journaux filmés, collages, mash-up) au travers le travail de quatre cinéastes - Yvan Petit, Bruno Bouchard, Joseph Morder et Frank Beauvais - qui seront présents pour expliquer leur démarche, leurs pratique et échanger ensemble sur cette question de l'intime au cinéma.
YVAN PETIT - JUSTE AVANT LA GUERRE
Yvan Petit a appris le cinéma dans les années 1990 à Bruxelles dans les parages de Boris Lehman. Il devient l'un des piliers de Sans Canal Fixe, un collectif tourangeau de réalisateurs, de techniciens audiovisuels et de programmateurs réunis autour du film documentaire. Il développe en parrallèle tout un travail autour de l'autobiographie et du journal filmé.
« Comme un écrivain fait ses pages, comme un artiste dans son atelier, depuis longtemps, avec son téléphone, Yvan Petit filme tous les jours : son quotidien, ses paysages, ses rencontres - journal filmé, cinéma par petites touches, dont il nous restitue à présent les épisodes successifs sur sa chaîne YouTube, dessinant une œuvre impressionniste sous la forme de petits You Tubes de couleurs comme il le dit lui-même. Son hypothèse est à prendre au sérieux. Personnellement, j'y vois une diffusion possible d'un cinéma d'outils légers qui parlerait du monde - "Vous êtes ici"- sans avoir l'air d'y toucher, un espace désirable pour la mise en forme de nos vies comme de notre présence ici bas, envers et contre tout, en images et en sons." (Patrick Leboutte).
le film : Juste avant la guerre
France – 2015 – 54 min
Autoportrait d'un cinéaste de province au bord de la crise de la quarantaine, qui tombe amoureux et qui tente de faire un film sur son père. Une crise qui va se manifester par un brusque besoin de retrouver un geste artisanal, une pratique archaïque du cinéma, comme un dernier geste enfantin.
« Un jour, j'ai commencé à filmer ma vie avec un téléphone-caméra basse définition. Les caméras ont évolué, mais pas la durée de vie des appareils. Tous les deux ans, je devais changer de téléphone et à chaque fois, l'image était plus nette, sans appel. Six ans et trois téléphones plus tard, je décide de raconter cette période de mon existence."
BRUNO BOUCHARD - CORRESPONDANCE PELLICULAIRE
C'est en 2007 que ce cuisinier, qui réside à Boulleret dans le Cher, devient animateur de cinéma en organisant des expositions à partir de sa collection de centaines de ciné-jouets et autres lanternes magiques, qui lui servent de démarrage à des ateliers destinés aux scolaires qu'il continue de donner aujourd'hui. Il travaille très régulièrement à travers les dispositifs "école et cinéma", "collège au cinéma" sur l'histoire des techniques de l'image animée avec des ateliers pratiques comme la fabrication de jouets optiques. Correspondance pelliculaire est son premier court métrage.
le film : Correspondance pelliculaire
France – 2016 – 7min
Cette correspondance pelliculaire se veut le témoin d'un amour. Un amour incommensurable qui donnera naissance à un être d'une grande sensibilité. Cet être a grandit, nourri de passion. C'est à travers les images qui se surimpriment aux mots originels qu'il rend hommage à ses parents, à leur amour et à sa passion du cinéma. Une déclaration pour le temps qui dure dans l'éternité d'une pellicule.
JOSEPH MORDER - LE LIEU DU MELODRAME
Né en 1949 à Trinidad, de parents d’origine juive polonaise mariés à Caracas, Joseph Morder a vécu la plus grande partie de son enfance sous les tropiques de l’Amérique du Sud, à Guayaquil en Equateur où il a été nourri de cinéma hollywoodien, avant de débarquer à Paris à l’âge de douze ans. Auteur de nombreux films, sous forme de courts et longs métrages, de documentaires ou de journaux intimes filmés, tournant en super 8 mm comme en 35 mm ou en vidéo, il construit depuis plus de trente ans une œuvre gigantesque qui se confond avec sa propre vie. À travers une oeuvre protéiforme marquée aussi bien par la Nouvelle Vague, le mélodrame, la comédie musicale, et une grande part d’autobiographie, il a abordé tous les types de récit et tous les genres de cinéma. La singularité de son regard sur la perte de la mémoire, de la judéité ou de l’enfance a été remarquée par de grands festivals tels que Berlin ou Locarno.
le film : Le Lieu du mélodrame
France – 2019 – 55 min
Depuis 1967, Joseph Morder filme en Super 8, 16 mm, vidéo, 35 mm, l’appartement familial en France, où il est arrivé à douze ans. Il y a vécu avec sa mère et son frère, dans l’attente du retour d’Amérique Latine d’un père qui repartira aussitôt. Durant cinquante ans, cet appartement est resté au centre de sa vie et de son travail…
FRANK BEAUVAIS - NE CROYEZ SURTOUT PAS QUE JE HURLE
Né en 1970, Frank Beauvais est sélectionneur au festival Entrevues de Belfort de 1999 à 2002. Ne croyez surtout pas que je hurle est son premier long métrage après avoir écrit et dirigé huit courts métrages : À genoux, Le soleil et la mort voyagent ensemble, Vosges, Compilation, 12 instants d’amour non partagés, Je flotterai sans envie, La Guitare de diamants, Un 45 tours de Cheveu (ceci n’est pas un disque) et Un Éléphant me regarde. Il travaille également comme consultant musical (Odete, Capitaine Achab...)
le film : Ne croyez surtout pas que je hurle
France – 2019 - 1h15
« Janvier 2016. L’histoire amoureuse qui m’avait amené dans le village d’Alsace où je vis est terminée depuis six mois. À 45 ans, je me retrouve désormais seul, sans voiture, sans emploi ni réelle perspective d’avenir, en plein cœur d’une nature luxuriante dont la proximité ne suffit pas à apaiser le désarroi profond dans lequel je suis plongé. La France, encore sous le choc des attentats de novembre, est en état d’urgence.
Je me sens impuissant, j’étouffe d’une rage contenue.
Perdu, je visionne quatre à cinq films par jour.
Je décide de restituer ce marasme, non pas en prenant la caméra mais en utilisant des plans issus du flot de films que je regarde. » (Franck Beauvais)
- Frank Beauvais en tournée Cinéphare / acid du 26 au 28 janvier
Dimanche 26 à partir de 18h30 : cinéma le Bretagne, Saint Renan
Lundi 27 à 20h30 : La Salamandre, Morlaix
Mardi 28 à 20h30 : Le Club, Douarnenez (séance ouverte au public)
FORMATION
FILMER L'INTIME
MARDI 28 JANVIER
DOUARNENEZ
CINEMA LE CLUB
39 RUE BERTHELOT
- 09h30 : accueil
10h00 : 1ère partie
12h30 : repas
14h00 : 2ème partie
19h00 : repas
20h30 : Ne croyez pas que je hurle
MODERATEUR:
NICOLAS THEVENIN
Nicolas Thévenin dirige la revue Répliques, créée en 2012 et consacrée aux entretiens de longue haleine autour du cinéma. Il a publié plusieurs textes dans Positif ou Cinémaction et est le coordinateur de l’ouvrage collectif Regards sur le cinéma de Nagisa Oshima. Il enseigne par ailleurs le cinéma au lycée Gabriel Guist’hau et à l’École de Design de Nantes, et assure des formations pour les dispositifs École et cinéma et Collège au cinéma. Il collabore aussi aux actions de programmation et d’éducation à l’image du Cinématographe et du Festival des 3 Continents de Nantes.