Information du : 02/04/2017

Enfin des bonnes nouvelles

Vincent Glenn était venu en 2011 accompagner dans les salles du réseau Indices, un documentaire inspiré par les travaux de la commission Stiglitz et qui remettait en cause " l'instrument PIB ". Avec Enfin de bonnes nouvelles, il signe un film de fiction aussi jubliatoire que passionnant dans son décryptage de l'économie de marché. Et il sera présent du 4 au 7 mai pour échanger autour des multiples questions soulevées par le film !

Ils étaient au chômage, ils sont devenus immensément riches en un temps record, et bien sûr, ça leur pose quelques problèmes... Mais ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est qu'entre-temps ils ont complètement bouleversé l'économie mondiale. Comment s’y sont-ils pris ? C’est ce que cherche à comprendre l’animateur vedette de Radio France Plurielle, la jeune et très populaire station de radio publique. Au commencement, une idée simple, une simple idée...

Imaginez que, en s'appuyant sur les nouvelles technologies, les citoyens aient accès à une information claire sur les entreprises, que les modes de consommation en soient totalement bouleversés, que McDonald’s soit contraint de passer au bio pour sauver les meubles ou encore que Google aille au-devant des Etats pour payer dûment ses impôts…

Il souffle sur ce long-métrage hors-normes, un vent d’idées neuves qui transcendent les clivages traditionnels. Enfin de bonnes nouvelles est peut-être le premier film de “science économique fiction” ! Science fiction ? Pas si sûr... : «Des projets sont en préparation pour que le film de Vincent Glenn passe vite de la fiction à la réalité », écrit ainsi Patrick Viveret, philosophe et altermondialiste, ancien conseiller référendaire à la Cour des Compte.

C’est peu dire que ce Enfin de bonnes nouvelles ne ressemble à rien de connu. Sa gestation est de celles qui irriguent la mythologie du cinéma, le tournage s’étant déroulé sur huit ans. Le film possède d’ailleurs une patine artisanale qui au final sert son propos. Nous avons clairement affaire à un « film fait à la main » échappant aux contraintes commerciales habituelles, mais bénéficiant d’une niaque peu commune. Le projet est d’autant plus cohérent qu’il traite sur le ton de la fable (et du faux documentaire) de sujets économiques on ne peut plus sérieux, dans un monde où la financiarisation de l’économie finit par étouffer toute velléité de progrès social. On ne décrira pas par le menu toutes les conclusions que Glenn tire d’un postulat simple quand il imagine comment un jeune paumé (incarné par lui-même) finit par devenir milliardaire pour avoir compris un peu par hasard comment fonctionnait le système (pervers et détraqué) dans lequel nous nous mouvons. Il y a dans ce film un peu de L’An 01, la joyeuse utopie mise en scène par Jacques Doillon d’après la bande dessinée de Gébé dans les années 70 et qui illustre mieux que tout autre film l’essence de l’esprit de mai. Plus de quarante ans plus tard, le monde tourne toujours de travers, mais les utopies ont pris un coup dans l’aile. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de voir Vincent Glenn, qui jusqu’à maintenant n’avait signé que des documentaires (également iconoclastes) arpenter des chemins buissonniers qui nous donnent quelques raisons d’espérer assis dans un fauteuil de cinéma après avoir passé plusieurs nuits debout…
- Yves ALION

Enfin des bonnes nouvelles, nouveau film-annonce from Direction Humaine des Ressources on Vimeo.

ENFIN DES BONNES NOUVELLES

Un film de Vincent Glenn
France - 2016 - 1h30

L'INVITE :
VINCENT GLENN

Sorti de l'Ecole Nationale Louis Lumière en 1989, Vincent Glenn réalise une dizaine de courts métrages et documentaires - Rue de la solidarité, Dernières nouvelles du chaos, Enfants du raï, Ralentir
école...
- dont la plupart ont été diffusés sur Arte. Vivant à Montreuil (93), il co-organise des rencontres où des approches artistiques cohabitent avec des débats sur la société et la politique.

En 2002, il réalise coup sur coup deux documentaires : "Davos, Porto-Alegre et autres batailles" portant sur les forums économique de Davos et social de Porto Alegre, et l'autre "Pas assez de volume", consacré à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

En 2011 sort "Indices", un déshabillage ludique et pédagogique du sacro-saint P.I.B produit et distribué par la coopérative DHR (DirectionHumaine des Ressources) dont il est l'un des fondateurs.

En 2015 il co-écrit avec Christophe Alévêque "On marche sur la dette", réjouissant opuscule de de vulgarisation politico-économique. Le succès conduit à une réédition en format poche, en décembre 2016

LES RENCONTRES