Information du : 04/03/2023

Cycle répertoire "Voyage en Afrique de l'ouest"

Notre deuxième cycle de la saison répertoire 2022/2023 vous propose de parcourir (survoler serait plus juste) la cinématographie d'Afrique de l'ouest avec quatre films venus du Sénégal, de Côte d'Ivoire et du Burkina Faso. Signés Ousmane Sembène, Désiré Écaré, Djibril Diop Mambety et Gaston Kaboré, ces quatre pépites témoignent de l'originalité, de la vitalité et de la variété d'un cinéma encore trop absent du paysage cinéphile.

VISAGES DE FEMMES

Un film de Désiré Écaré
Côte d’Ivoire – 1985 - 1h40

À travers le portrait croisé de trois femmes, le cinéaste ivoirien Désiré Écaré propose une lecture politique et érotique de la féminité africaine. Le poids de la tradition et les tentatives pour s’en émanciper sont au cœur de ces Visages de femmes, chant lyrique et vital à la liberté des corps et des esprits.

« Quel bonheur, un film qui ne pontifie pas, qui met la gaieté par-dessus la doctrine et qui se donne même l’élégance de paraître un peu bâclé. Le sujet se prêtait aux pesanteurs démonstratives : pensez donc, la condition de la femme à la ville et à la campagne, que gâteau pour les cuistres !
Visages de femmes réussit le tour le force de masquer le thème sous des zigzags désinvoltes. Si l’on aime pas, on a la ressoude de parler de film brouillon. Si l’on aime beaucoup, on peut imaginer Renoir contant des histoires de Pagnol.

La première est digne du grand Marcel. À force de jalouser les amours platoniques de sa femme et de son frère, un mari finira par devenir le cocu qu’il redoutât d’être. Quant à l’épouse, elle jouera L’École des femmes, version militaire, pour se défendre en apprenant le karaté. C’est au cours de cet épisode que se déroule une séquence érotique d’une beauté qui renvoie au néant tous les pornos : le couple adultère fait l’amour dans un fleuve avec l’innocence et la grâce impériale des premiers âges.

Le second épisode épingle férocement les mœurs des villes. Les récits sont entrecoupés de danses, de chants, car tout se passe en Côte d’Ivoire, où la suprême politesse consiste à ne rien pendre au tragique. Il fallait donc un africain pour damer le pion aux féministes et militants de tout poil. Après quinze ans de silence, Désiré Écaré, que nous avions connu par ses courts métrages (À nous deux, France), revient donnes des leçons de liberté à un cinéma plutôt coincé. » Le Nouvel Observateur, juin 1985

LE MANDAT

Un film d’Ousmane Sembene
Sénégal – 1968 – 1h30

Le jour où le facteur apporte à Ibrahima Dieng un mandat de 25 000 francs CFA de la part de son neveu, immigré à Paris, Ibrahima se montre généreux. Dans le quartier la nouvelle se répand et il aide sa famille et ses voisins, mais sans carte d'identité la poste refuse de lui remettre l'argent, ce qui est l'origine d'un long parcours du combattant dans les méandres de l'administration sénégalaise…


« Le Mandat est le premier long-métrage en couleurs d’Ousmane Sembène, une fable sociale dont la dénonciation d’un blocage bureaucratique résonnera dans le monde entier et qui aura l’honneur de mettre passablement mal à l’aise le Sénégal indépendant de Senghor pour la manière dont il décrit une situation de vassalité effective, un pays dont certains habitants se retrouvent en situation d’être traités comme des étrangers dans leur propre pays. D’abord écrivain, Sembène s’est tourné vers le cinéma pour pouvoir s’adresser à la partie illettrée de la population africaine.

Ce didactisme assumé, il l’allie à un sens de la mise en scène héritant de la Nouvelle Vague, du cinéma soviétique et surtout, dans le cas de ce film-ci, du néoréalisme. En fait, Le Mandat a pour personnage principal précisément un de ces Sénégalais qui ne pourrait pas lire un de ses romans : c’est parce qu’il parle wolof et non français, qu’il ne lit pas et a migré de la campagne vers la ville sans documents d’identité ou acte de naissance, que cet homme va se heurter à un mur d’incompréhension, de refus, et que la promesse d’une somme envoyée par un neveu va se retourner en la garantie de subir une forme de violence très réelle.

Depuis La Noire de… Sembène n’a eu de cesse de filmer des personnages qui, même au prix de leur vie, refusent d’en être réduits à mendier et courber l’échine. Que ce refus soit effronté ou suicidaire, il exprime à l’ennemi que son oppression ne passera plus pour une forme d’aide, que ce qui est présenté comme un don providentiel appelle à être articulé dans les termes d’un droit. » DVDClassik

HYÈNES

Un film de Djibril Diop Mambety
Sénégal - 1992 - 1h50

Colobane, une petite cité, endormie dans la chaleur poussiéreuse du Sahel, fantôme d’une ville au charme foudroyé par la misère. Des griots annoncent à la population une incroyable nouvelle : Linguère Ramatou, (Ami Diakhate) trente ans après, devenue archi-milliardaire, est de retour. Fini la pauvreté. La population attend Linguère à l’entrée de la ville. Draman Drameh (Mansour Diouf) qui fut l’amant passionné de la jeune Linguère, se précipite le premier.

« Sur le champ de ruines du cinéma africain, belle utopie trop tôt enterrée, la lumière de quelques étoiles brille encore très fort dans le ciel des cinéphiles. Parmi elles, le météore sénégalais Djibril Diop Mambéty, autodidacte de génie sortant des clous du cinéma d’auteur occidental aussi bien que de l’épure du film de village africain. L’œuvre métissée de Diop en est précisément l’émancipatrice synthèse, réalisée sous l’effet d’une puissante poésie.

L’affaire se joue vite et fort. Né en 1945, à Colobane, dans la banlieue de Dakar, viré de l’école, viré du Théâtre national Daniel-Sorano, mort en 1998, à Paris, il n’en aura fait qu’à sa tête, laissant derrière lui deux longs-métrages (Touki Bouki, 1973 ; Hyènes, 1992) et trois moyens-métrages (Badou Boy, 1970 ; Le Franc, 1995 ; La Petite Vendeuse de soleil, 1999) qui tombent comme la foudre. On ne voit guère que l’œuvre du Brésilien Glauber Rocha, poussée à l’ivresse par son « esthétique de la faim », pour donner un élément de comparaison.

Plasticien hors pair, le cinéaste enrobe cette fable amère dans une science de la composition du plan, une impétuosité de couleurs, une dramaturgie brechtienne, qui forcent l’admiration. Mais la beauté de son film ne console pas de l’amertume et de la lucidité visionnaire de son propos. » Le Monde

RABI

Un film de Gaston Kaboré
Burkina Faso – 1992 – 1h02

Au Burkina-Faso, Rabi, dix ans, vit avec sa famille dans un village en pleine brousse. Son père voudrait lui apprendre le métier de forgeron et sa mère apprend à sa sœur Laalé le délicat métier de potière. La vie de Rabi va être transformée quand son père lui demande de rendre de petits services à Pugsa, vieux sage du village à la santé fragile. Pugsa l’initie au respect de la vie et l’éveille à celui de la nature.

« Le travail de scénario et de mise en scène de Gaston Kaboré est d’autant plus remarquable qu’il est comme souterrain, que l’histoire, apparemment limpide, trace donc son chemin, elle aussi, dans l’esprit du spectateur, en même temps que Rabi et Pugsa font le leur. Dans cette chronique où le quotidien se répète de jour en jour, de saison en saison, sans se figer, jamais rien ni personne n’est vraiment pareil à ce qu’il était la veille. Cette lente mutation des choses et des êtres, Gaston Kaboré nous la donne à voir peu à peu, sans gesticulation ou discours superflu, dans une économie d’écriture cinématographique qui va bien au temps qu’il faut à chacun des personnages pour prendre conscience du changement opéré autour de lui-même et en lui-même. Parler d’un temps nécessaire à la transformation des personnages dans un film qui dure à peine plus d’une heure peut paraître surprenant. Mais le rythme crée le temps et Gaston Kaboré ne précipite rien. » Extrait Cahier de notes sur…

CYCLE AFRIQUE DE L'OUEST

De janvier à fin avril dans 25 salles du réseau

  • Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    10/01/23

    Nivillac, La Couronne
    12 et 15/01/23

    Carhaix, Le Grand Bleu
    14/01/23

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 04/01/23

    Plougonvelin, Le Dauphin
    01/02/23

    Saint Malo, Le Vauban II
    sem du 01/02/23

    Questembert, L’Iris
    5 et 7/02/23

    Guéméné sur Scorff, Ciné Roch
    09/02/23

    Quimperlé, La Bobine
    20/02/23

    Saint Brieuc, Le Club 6
    28/03/23

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Groix, Cinéma des Familles
    à dater

    Loudéac, Le Quai des images
    à dater

    Morlaix, La Salamandre
    à dater

    Penmarc’h, L’Eckmühl
    à dater

    Plestin les grèves, Le Douron
    à dater

    Redon, Le Ciné Manivel
    à dater

    Saint Renan, Le Bretagne
    à dater
  • Saint Malo, Le Vauban II
    11/01/23

    Guéméné sur Scorff, Ciné Roch
    12/01/23

    Quimperlé, La Bobine
    24/01/23

    Carantec, l’Etoile
    25/01//23

    Le Faouet, Cinéma Ellé
    25/01/23

    Plougastel Daoulas, L’Image
    à dater en jan

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 01/02/23

    Nivillac, La Couronne
    2 et 5/02/23

    Plougonvelin, Le Dauphin
    07/02/23

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    14/02/23

    Saint Brieuc, Le Club 6
    27/02/23

    Questembert, L’Iris
    5 et 7/03/23

    Callac, Cinéma Argoat
    16/04/23

    Douarnenez, Le Club
    à dater

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Loudéac, Le Quai des images
    à dater

    Morlaix, La Salamandre
    à dater

    Penmarc’h, L’Eckmühl
    à dater

    Plestin les grèves, Le Douron
    à dater

    Redon, Le Ciné Manivel
    à dater

    Saint Renan, Le Bretagne
    à dater
  • Saint Brieuc, Le Club 6
    19/01/23

    Carantec, l’Etoile
    22/02/23

    Plougastel Daoulas, L’Image
    à dater en février

    Le Faouet, Cinéma Ellé
    01/03/23

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 01/03

    Plougonvelin, Le Dauphin
    02/03/23

    Saint Malo, Le Vauban II
    sem 8/03/23

    Guéméné sur Scorff, Ciné Roch
    09/03/23

    Nivillac, La Couronne
    9 et 12/03/23

    Carhaix, Le Grand Bleu
    11/03/23

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    14/03/23

    Questembert, L’Iris
    2 et 4/04

    Callac, Cinéma Argoat
    16/04/23

    Douarnenez, Le Club
    à dater

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Groix, Cinéma des Familles
    à dater

    Loudéac, Le Quai des images
    à dater

    Morlaix, La Salamandre
    à dater

    Penmarc’h, L’Eckmühl
    à dater

    Plestin les grèves, Le Douron
    à dater

    Redon, Le Ciné Manivel
    à dater
  • Quimperlé, La Bobine
    23/03/23

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 29/03

    Plougastel Daoulas, L’Image
    à dater en mars

    Plougonvelin, Le Dauphin
    04/04/23

    Saint Malo, Le Vauban II
    sem 05/04/23

    Nivillac, La Couronne
    6 et 9/04/23

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    11/04/23

    Guéméné sur Scorff, Ciné Roch
    13/04/23

    Questembert, L’Iris
    7 et 9/05

    Douarnenez, Le Club
    à dater

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Loudéac, Le Quai des images
    à dater


    Morlaix, La Salamandre
    à dater

    Penmarc’h, L’Eckmühl
    à dater

    Plestin les grèves, Le Douron
    à dater

    Redon, Le Ciné Manivel
    à dater

    Saint Brieuc, Le Club 6
    à dater

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